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Clowns Sans Frontières France en Thaïlande
20 décembre 2010

ça y est on le tient (le spectacle en bambou) 20 /12 /10

C'est peut-être crier victoire un peu tôt, d'autant plus qu'on n'a pas encore joué devant des Karens et que malgré les efforts terribles qu'on fait pour prononcer nos textes au plus près de ce que nos traductrices nous disent, on s'attend à ce qu'ils nous demandent à la fin du spectacle en quelle langue on parle (c'est ce qui s'était passé à la première représentation il y a trois ans...)! Cependant on a fait un filage assez concluant: a priori ça se tient et Guillaume nous a félicité ce qui est bon signe!

Je voulais relater une histoire que nous a raconté Jane de KWO (Karen Women Organisation) au cours d'un repas. Jane est une Australienne qui enseigne ici l'anglais et fait plein d'actions auprès des migrantes, en compagnie de Mario, homme à tout faire. C'est dans la cour de la maison de KWO que nous répétons tous les jours. C'est difficile de comprendre la complexité de la situation du peuple Karen. Les Karens qui sont dans les camps ont fui la Birmanie. Comme le conflit dure depuis plusieurs décennies, certains adultes d'une trentaine d'années n'ont jamais vu autre chose que les camps. Ils ne peuvent pas cultiver, pas travailler, et sont aidés à tous points de vue par des ONG. Le retour en Birmanie étant pour le moment impossible (ils sont en conflits directs avec la junte birmane), la seule issue est le programme de relocalisation. Plusieurs pays accueillent selon certains critères un nombre déterminé de Karens venus des 9 camps situés en Thaïlande le long de la frontière. Ce n'est pas facile de faire le choix de partir ou de rester. Partir, aux Etats Unis, en Norvège, où le climat est très dur et où il faut refaire sa vie sans repère? Rester? Et pour combien de temps sans perspective d'avenir pour les enfants?

Jane nous a raconté que dans un camp, une grosse famille de quarante personnes était divisée sur cette question. La moitié voulait rester, l'autre moitié partir. Les grand-parents ont rassemblé tout le monde et ont dit qu'il était hors de question que la famille se sépare. Alors ils ont discuté entre eux et tout le monde a voté et la décision finale a été de partir. Or les grands-parents n'ont pas été acceptés dans le programme de relocalisation car ils n'étaient pas en suffisamment bonne santé. Alors tout le monde est parti et les grands parents sont restés au camp. Jane raconte que c'était un terrible déchirement. Depuis, la famille s'organise pour qu'il y en ai toujours un qui revienne pour s'occuper d'eux.

Voilà un peu à quelle réalité on va se confronter.

En attendant, on peaufine notre show, dans lequel des oiseaux volent...

Cécile

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Commentaires
L
Bonjour les zamis!<br /> <br /> Message assedic sur ta boite mail ingrid! L'administration française vous poursuit jusqu'au fin fond de ce périple!<br /> <br /> Grosses bises à chacune chacun.<br /> Laure
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